Le castor européen (Castor fiber) est un mammifère semi-aquatique réputé pour sa capacité à construire des barrages à partir de branches et de terre. Ce rongeur est territorial, et les jeunes restent avec leurs parents pendant un à deux ans avant d’être chassés pour trouver un nouveau territoire.

En Wallonie, cette espèce bénéficie d’une protection intégrale en vertu de la législation sur la conservation de la nature. Il est strictement interdit de chasser, piéger, capturer, déplacer ou perturber intentionnellement les castors, ainsi que de détruire leurs constructions, telles que huttes, terriers et barrages.

Les castors privilégient les zones offrant une végétation abondante, notamment des espèces comme les saules et les peupliers, ainsi qu’un accès à l’eau. Ces ressources sont essentielles pour leur alimentation, la construction de leurs huttes et leur protection contre les prédateurs. Les barrages qu’ils érigent créent des étangs servant de refuges et de réserves alimentaires pour l’hiver. Cependant, ces structures peuvent parfois perturber les systèmes naturels ou artificiels à proximité des habitations.

/!\ Les castors ne construisent pas systématiquement un barrage. Ils ne l’érigent que sous certaines conditions :

• Lorsque la hauteur de l’eau ne permet pas que l’entrée de leur terrier soit immergée
• Lorsque la ressource alimentaire est trop éloignée de leur habitat

Oui, en Wallonie, les castors peuvent s’installer près des cours d’eau, surtout dans les régions où les rivières ont été restaurées ou sont naturellement propices à leur installation. Les zones humides et les rivières comme l’Ourthe, la Semois, ou la Meuse sont particulièrement propices à la présence des castors.

Les castors peuvent endommager des arbres, provoquer des inondations en construisant des barrages, ou endommager les berges et les systèmes d’irrigation. Ces problèmes peuvent impacter des habitations, des routes et des canalisations mais également des cultures et des plantations.

Oui, les barrages construits par les castors peuvent modifier l’écoulement de l’eau et entraîner une montée des eaux en amont, pouvant affecter les forêts, les champs, les routes ou les habitations situés à proximité.

Cependant, ces barrages jouent également un rôle bénéfique en régulant le débit des cours d’eau. En retenant temporairement l’eau, ils contribuent à atténuer les crues en aval et à stabiliser le régime hydrologique à l’échelle du bassin versant.

Vous pouvez protéger les arbres en les entourant de grillages métalliques, fixés avec deux cavaliers ou attaches (un au-dessus et un en dessous), d’une hauteur minimale d’1 mètre, dès les premiers indices de présence du castor. Si le problème persiste, contactez les autorités locales (commune, SPW Département de la Nature et des Forêts).

Les traces typiques d’un castor incluent des branches coupées en biais, des arbres taillés en crayon, des troncs rongés, des tas de branches, et la présence de voies de déplacement appelées coulées voire de barrages sur les rivières. Si ces signes sont visibles, il est probable qu’ils soient causés par un castor.

Il est essentiel de contacter lesautorités locales (commune, SPW Département de la Nature et des Forêts), qui pourront mettre en place des dispositifs adéquats. Il est interdit d’intervenir soi-même sans autorisation préalable, autant sur le castor que sur ses constructions, compte tenu de la protection légale dont il bénéficie.

De plus, détruire un barrage sans mesures adéquates est inefficace : le castor le reconstruira rapidement, et s’il est éliminé, un autre finira tôt ou tard par s’installer au même endroit. Rappelons que le castor est un animal territorial et que le jeune reste avec ses parents pendant un à deux ans avant d’être chassé pour trouver son propre territoire.

Oui, il existe des moyens de protection vis-à-vis des dégâts occasionnés par des castors, comme du répulsif, des clôtures, des grilles de protection, des dispositifs d’écrêtage des barrages ou des aménagements de berges. Cependant, ces mesures doivent être conformes à la législation et mises en place avec l’aide des autorités compétentes.

Des indemnités existent en Wallonie pour les agriculteurs, les sylviculteurs et les pisciculteurs afin de compenser les dégâts occasionnés par une espèce protégée si des moyens de protection ont été mis en place et n’ont pas suffi.

Le déplacement des castors ne peut être envisagé que si toutes les autres solutions ont été testées et n’ont pas donné satisfaction. Il doit être effectué en conformité avec les lois de protection de la faune et nécessite des autorisations officielles.

Cependant, il est important de noter qu’il y a très peu de chances qu’un tel déplacement soit pertinent et soit dès lors accepté, notamment pour plusieurs raisons :

• Coût financier : la prise en charge est généralement à la charge du plaignant.

• Inefficacité : les castors recolonisent rapidement les zones libérées, rendant le déplacement peu utile à long terme.

• Difficulté de relâcher un castor : cela implique une responsabilité juridique pour celui qui effectue le relâcher, ainsi que l’accord des propriétaires du site envisagé. La plupart des cours d’eau de Wallonie étant déjà colonisés par le castor, il est très difficile de trouver un nouveau site

La destruction d’un castor ne peut être envisagée qu’en dernier recours, dans des cas exceptionnels et sous strict contrôle des autorités. Toute intervention non autorisée est illégale.

Toutefois, il est important de noter que si la zone est propice à l’installation du castor, le déplacement ou la destruction d’un individu peut parfois s’avérer inefficace, car la zone sera rapidement recolonisée. Par conséquent, ce n’est pas nécessairement une solution durable.

Si vous trouvez un castor piégé ou en difficulté, contactez immédiatement l’agent DNF locale ou le Centre de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l’État Sauvage (CREAVES) le plus proche.

En dehors des heures ouvrables, vous pouvez contacter le 1718 (numéro vert de la Wallonie).