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Zoom sur les renouées asiatiques : espèces végétales invasives

18 Juin 2024 | Plantes invasives

Originaire d’Asie, les renouées (Fallopia japonica, F. sachalinensis, F. x bohemica) ont été introduites en Europe à des fins ornementales au 19eme siècle. Elles sont aujourd’hui incontrôlables et prolifèrent dans tous les milieux.

Une espèce est considérée comme invasive lorsqu’elle est à la fois exotique, et envahissante : les renouées asiatiques remplissent tous les critères.

Qu’est-ce qui explique l’expansion massive de cette plante ?

De prime abord, ces caractéristiques peuvent séduire le jardinier, mais il ne faut pas se laisser tromper ! Cette plante figure selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), au palmarès des 100 pires espèces envahissantes de la planète.

Les renouées asiatiques possèdent un rhizome pouvant s’enfoncer à plus de 5 m de profondeur et s’étendre latéralement sur 7 m! En plus de ces performances, la plante libère également une substance dans le sol (phytotoxine) pour empêcher la colonisation par d’autres plantes. En Europe, la plante se reproduit essentiellement de façon végétative. Ce mode de reproduction est fort efficace : un fragment de tige ou de rhizome de quelques centimètres cube peut donner naissance à un nouveau plant. Elle forme des peuplements denses qui étouffent les espèces indigènes, appauvrissant ainsi la diversité biologique des écosystèmes.

L’éradication des renouées du asiatiques est extrêmement difficile, aussi faut-il éviter à tout prix de la cultiver.

Comment les reconnaitre ?

Figure 2-3-4 : Fleurs, Massif, tiges de renouées asiatiques (crédit : CRSA et Wikipédia )

Plante vivace à croissance rapide, pouvant atteindre 2,5 à 4 m de hauteur. Ses tiges creuses et noueuses sont semblables à celles du bambou. Ses feuilles sont alternes, en forme de cœur et se terminent par une petite pointe. À la fin de l’été, elle est parsemée de panicules à fleurs blanches.

Que faire pour limiter leur propagation ?

Aujourd’hui des actions sont menées pour limiter leur expansion, mais c’est également au citoyen d’agir :

  • Apprendre à les reconnaitre : http://biodiversite.wallonie.be/fr/les-renouees-asiatiques ;
  • Les signaler au service environnement de votre commune et sur biodiversite.wallonie.be/enquetes/;
  • Ne pas les acheter, ni les vendre ;
  • Faire attention de ne pas les propager lors de l’entretien des espaces verts, ou lors d’activités ou de travaux qui nécessitent le déplacement de terres ou de déchets végétaux.
  • Ne pas composter sans précautions. L’exportation des tiges vertes doit se faire vers un incinérateur ou un centre de compostage industriel agréé.

Comment s’en débarrasser ?

La meilleure solution est encore de ne pas toucher du tout à la plante si vous n’êtes pas certain de la méthode à employer. Si vous souhaitez lutter contre cette plante invasive, l’arbre décisionnel ci-dessous pourra vous orienter vers la méthodologie la plus adéquate en fonction de votre contexte et de vos moyens.

arbre décisionnel gestion renouée

Sur le site http://biodiversite.wallonie.be/fr/les-renouees-asiatiques, vous trouverez les fiches détaillées de chaque méthode de lutte proposée par le Service Public de Wallonie (Cellule interdépartementale Espèces invasives : CiEi), dans l’onglet « lutte » en bas de page.

Quelques conseils de gestion

Il n’y a pas de solution miracle. La gestion de cette plante demandera du temps (mois-années), de la régularité et beaucoup d’énergie. Armez-vous de patience !

Mais si vous êtes en présence d’une petite population et que vous souhaitez participer à sa gestion, alors vous pouvez appliquer ces quelques conseils simples :

  1. Le cœur de la plante est son rhizome, il faut donc si attaquer si on veut s’en débarrasser ;
  2. Arracher l’entièreté de la plante et surtout le plus de rhizome possible. La fourche-bêche est un outil pratique pour cette tâche. Attention lors de la gestion à ne pas disséminer des fragments de tige ou de racine dans la nature. Vous risqueriez de propager cette plante et de faire pire que mieux ;
  3. La régularité est votre meilleur allié. Repassez régulièrement pour arracher les repousses et leur rhizome ;
  4. Bien nettoyer tous les outils ainsi que le matériel (bottes/roues) utilisé pour effectuer les travaux.
  5. Surveiller le site chaque année (5 à 10 ans) afin de détecter rapidement d’éventuelles repousses.

Le Contrat de Rivière Sambre et Affluents et ses partenaires participent à la gestion des renouées asiatiques sur le bassin de la Sambre. Rendez-vous sur notre site internet pour plus d’informations sur nos actions : https://www.crsambre.be/

Sources :

http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=91&fr=1&sts=&lang=FR

http://biodiversite.wallonie.be/fr/les-renouees-asiatiques.html?IDC=6234